Défauts

 

Le vieillissement des disques durs entraîne inévitablement des risques d'erreurs de lecture. Pour minimiser l'influence de ces erreurs sur l'intégrité des données lues, les contrôleurs des disques durs modernes ajoutent à la fin de chaque secteur un code de correction d'erreur (ECC : Error Correction Code) qui permet de détecter les données erronées et de corriger éventuellement jusqu'à 11 bits incorrects consécutifs. Lorsque le contrôleur détecte une erreur de lecture, il essaie tout d'abord de relire le secteur concerné à plusieurs reprises. L'algorithme de correction est seulement utilisé si aucune lecture ne réussit sans erreur, et permet quand même d'obtenir des données exactes dans de nombreux cas. Ce mécanisme minimise dans de grandes proportions les erreurs irrécupérables de lecture, mais cette sécurité est à double tranchant. Elle présente en effet l'inconvénient de masquer à l'utilisateur le véritable degré de vieillissement de son disque dur. Et lorsque les erreurs empêchent le contrôleur de lire les données requises, il est trop tard pour corriger la situation : seule une sauvegarde récente sera d'un quelconque secours. Une part de responsabilité dans cet état de fait incombe au DOS lui-même : si le contrôleur n'émet aucun signal particulier lorsqu'il est obligé de procéder à plusieurs essais pour réussir à lire des données correctes, il envoie en revanche au Bios un message quand l'algorithme de correction d'erreur se révèle indispensable. Le Bios relaie cette information vers le DOS, mais ce dernier préfère ignorer ce message et ne pas alarmer l'utilisateur (puisque les données qu'il reçoit sont quand même correctes). Lorsque le message «Erreur en lecture» apparaît, les données contenues dans le secteur incriminé sont bel et bien perdues.


La modification de l'alignement des têtes de lecture/écriture entraîne également des risques pour les données nouvellement écrites sur le disque. En effet, ces dernières peuvent alors se situer sur un défaut de surface d'un plateau, qui est mis en évidence par le décalage des pistes. Pourtant, les fabricants soumettent leurs disques durs à une série de tests pour détecter les défauts éventuellement présents dans le revêtement magnétique des plateaux. Quelques anomalies sont inévitables, mais elles ne prêtent pas à conséquence lorsqu'elles sont détectées à ce stade il suffit en effet d'indiquer au DOS que la zone correspondante d'un disque dur ne doit pas être utilisée (cette information est ensuite conservée dans la FAT). La liste des défauts rencontrés est généralement indiquée sur une étiquette apposée sur le disque dur ou directement inscrite sur une piste dédicacée de ce dernier. Cette procédure de test garantit la fiabilité du revêtement, mais elle n'est valable que pour les pistes décrites par les têtes de lecture/écriture sur le disque dur à l'état neuf. Si la position de ces pistes se décale par rapport à leur tracé initial, certains secteurs risquent de se trouver sur des défauts de surface qui n'avaient pas été détectés lors des tests de fabrication, car aucune piste ne passait dessus ! Les données écrites à ces emplacements ne pourront alors pas être relues de manière fiable.